Qui sommes-nous ?

Ma quête d’autarcie m’a fait fait pratiquer tous les métiers : cueilleur d’arbres, bûcheron, scieur, luthier et musicien.
Je me suis même essayé à la coutellerie pour être en mesure de fabriquer mes propres outils tranchants. Voilà qui me donne joie de vivre et sentiment puissant de liberté.

Je fume une pipe méditative dans le jardin. C’est l’après-midi, je prends le temps de m’arrêter pour profiter d’un magnifique soleil qui joue à cache-cache avec de rares nuages, assez bienvenus je dois dire car il fait chaud, très chaud.

J’ai 6 ans et j’ai la chance de passer 4 semaines de vacances avec mes parents en camping au bord de la mer. C’est le camping des Cigales qui porte bruyamment son nom, pour le plus grand plaisir de tous les estivants, fort peu nombreux en ce temps-là, nous sommes au tout début des années soixante.

Une fois encore, je me promène dans cette forêt que j’aime tant : le Risoud !
Je ne compte plus depuis longtemps combien de fois j’y suis venu pour m’y
plonger et m’y ressourcer, le coeur ouvert, réjoui et reconnaissant.
Cette fois j’y viens pour tenter de trouver du bois pour mes instruments,
pour la table d’harmonie de mes guitares faite d’épicéa de résonance…

Je l’avoue, je passe pas mal de temps devant l’écran de mon Mac… Là, je viens de zapper sur Youtube pour y déguster les perles du grand théâtre politique à la
française.

En Suisse, nous avons aussi notre Merlin. Si certains doutent de l’existence
incarnée de Merlin, l’existence sur terre du nôtre ne fait aucun doute. Il vécu
à Sachseln, petit village du canton d’Obwald, à la fin du Moyen Age, de 1417 à 1487. Il se nomme Nicolas de Flue.

Tout ce qui est en haut l’est aussi en bas, tout ce qui est en bas l’est aussi en haut. » Voilà une phrase bien cabalistique que l’on peut lire sur la table d’émeraude, un texte très court, composé d’une douzaine de formules allégoriques et obscures, rédigées par Hermès Trismégiste, fondateur mythique de l’alchimie.

Il arrive de petits miracles dans une vie qui réorientent radicalement notre
perception de l’existence. Petit exemple qui a le goût du vécu : je suis jeune instituteur et je m’occupe d’une classe primaire de cinquième année, mes élèves ont onze à douze ans. Au cours d’un moment de partage, je leur demande de citer quelque chose qu’ils aiment.

Comme tous les objets dont on se sert, la guitare souffre parfois de maux tels qu’elle est cliniquement morte. Bonne à jeter, bonne à partir avec les gros déchets. Elle peut peut-être encore servir de modèle pour une sculpture de Picasso ou un tableau de Braque.

J’aime à passer du temps près de toi
Je m’assieds à tes pieds dans le jardin
Je te regarde, surtout je te ressens
Parfois je te caresse, parfois je t’enlace

Pierre, c’est mon grand frère de cœur. Légèrement surdoué sur les bords, il a un parcours riche d’expériences et de traces de vie. Né à Morges, il y grandit
de façon assez libre, n’allant à l’école que s’il n’a rien de plus intéressant à faire, donc assez rarement. Il préfère billebauder et naviguer sur le lac Léman.

Je nourris une admiration et un respect total pour une personne qui a su aller au bout de son rêve, qui a su concrétiser une idée folle, malgré bien des freins et malgré les railleries. Je profite de ces lignes pour lui rendre l’hommage qu’il mérite.

« Le succès est souvent atteint par ceux qui ne savent pas que l’échec est inévitable. » Coco Chanel

Je n’ai rien contre les poissons rouges… Littéralement, Némo signifie sans nom. Je lui fais visiter l’atelier, parfois même nous allons en forêt pour rencontrer l’épicéa, puis nous voilà dans le showroom pour tâter de la guitare. Némo s’exclame, compare, change d’instrument, bref il s’exerce à éprouver les fruits de mon travail.

Ainsi que me le disait un designer, la simplicité est plus souvent un point d’arrivée qu’un point de départ.

Alors que j’entrais à l’école, à 6 ans, on me confia mon premier livre de lecture, largement illustré d’images édifiantes d’une société plutôt idéalisée. L’une des images montrait un lapin avec cette légende : « Papa lapin fier et digne »…  Une phrase éloquente qui souligne finalement assez bien l’extrême vigueur des habitants des clapiers. Appelons donc Jeannot le papa et Jeannette la maman,
premier couple de l’histoire qui suit.